Technologicophobique

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Technologicophobique

C’est peut-être à cela qu’on reconnait une génération : son aisance avec la technologie, quelle qu’elle soit.

Imaginez une personne (suivez mon regard) qui est déjà à batailler avec les commandes d’une plaque électrique quelle ne connaît pas (ou la partie scanner de la photocopieuse). Si vous êtes facétieux, mettez-lui un smartphone entre les mains et là on atteint des summums du comique : elle ne sait plus les mots de passe de ses applications, elle ne sait pas paramétrer sa messagerie pour recevoir ses mails, les calendriers ne sont pas à jour et elle ne comprend rien aux messages que lui envoie le système « voulez-vous mettre à niveau votre téléphone maintenant ? »

Heu... La « mise à niveau », c’est différent de la mise à jour ? Et pourquoi ce n’est pas à niveau ?

Débranchez-lui sa box internet, télé, téléphone et vous pouvez être certain que si elle tente de rebrancher le tout (après des travaux par exemple), elle a tout câblé de travers et rien ne fonctionne plus.

Prenez la même personne et installez là dans une voiture. Ça bipe de partout, il y a des trucs qui clignotent, on demande de créer un profil pour la radio (pourquoi ?), et comment est-ce qu’on coupe la voix de ce satané GPS qui me dit d’aller dans une direction alors que je sais pertinemment que je dois aller de l’autre côté pour aller à destination !

On s’énerve, on s’affole, et le stress monte.

La seule solution est d’avoir pas loin des jeunes qui vous prennent le smartphone des mains, et avec deux pouces qui s’agitent à la vitesse de la lumière vous règlent le tout en cinq minutes, tout en réglant l’interface de la console du tableau de bord (et en coupant le sifflet à la voix importune), et lèvent les yeux au ciel en découvrant, navrés, que vous avez branché le téléphone à la télé, la box au secteur, et le lecteur à rien du tout.

Eh bien oui désolé ! Un smartphone c’est un téléphone, donc c’est fait pour téléphoner. Si l’engin à quatre roues et qui roule, c’est une voiture (deux roues, c’est un vélo sauf s’il y a un moteur et ce serait bien alors une mobylette ?)

Tout est devenu multifonction, connecté, dématérialisé. Dans la vie professionnelle ou personnelle, pour prendre un rendez-vous, réserver quelque chose, ou pire effectuer des formalités, il vous faut aller sur internet, remplir des tas de cases, et évidemment, au moment de valider, vous avez oublié de renseigner quelque chose.

Et puis quand plus rien n’avance, que le site vous dit obstinément que votre « dossier est en cours » sans autre précision, vous appelez la hotline, où si vous avez la chance d’avoir quelqu’un qui vous répond, il vous dit que « votre dossier est cours ». Prenons l’exemple de l’ANTS...

La technologie a beaucoup d’avantages, c’est indéniable. Mais nous avons le droit d’émettre quelques réserves sur le fait que cela vous facilitera la vie.

Surtout pour les technologicophobiques.

PS. Toute ressemblance avec une personne (ou plusieurs) travaillant notamment dans une Fédération de transport est purement fortuite.

Florence Berthelot

 

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