Sur les chapeaux de roues

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Sur les chapeaux de roues

Il y a des expressions comme ça qu’on utilise souvent et dont on ne sait pas vraiment d’où elles viennent. Une petite recherche sur Internet nous apprend que « les chapeaux de roue » (on ne mettait pas de pluriel sur « roue » ) étaient les enjoliveurs qui, alors que les voitures avaient tendance à basculer dans les virages, touchaient presque la route. On était dans les années 50. Depuis, la technologie a évolué.

L’expression désignait le fait de « prendre un virage très vite en conduisant ». Puis on a plus glissé vers « démarrage en chapeau de roues » où, peut-être, on risquait de perdre les enjoliveurs arrière en démarrant en trombe.

Quoiqu’il en soit cette expression vient à l’esprit en considérant les premiers jours de cette année 2022. On a l’impression que chacun entend reprendre à vitesse accélérée ce qui avait été mis entre parenthèses pendant la « trêve des confiseurs ».

Ou peut-être que beaucoup veulent prendre un virage très rapide ?

Un début d’année est toujours le moment de ces résolutions, de ces envies de renouveau, de ce vague espoir « si cela pouvait un peu changer… en mieux ». Mais ces aspirations supposent le goût du risque, le sens de l’aventure, la capacité d’avancer en recherchant un but, sans être jamais certain de l’atteindre. Autour de nous, nous avons plusieurs exemples de personnes qui, après deux ans, de crise sanitaire, se sont profondément remises en question et se lancent dans de nouveaux projets.

Au-delà de l’approche individuelle, c’est sans doute ce qu’il faut se souhaiter collectivement. Regarder, penser et agir autrement.

Le fameux « monde d’après », idéalisé durant le premier confinement, et disparu aussi vite qu’il avait germé, le monde d’avant qui ne reviendra plus, nous amènent à considérer aujourd’hui avec d’autres yeux le présent. Et encore plus l’avenir.

Souhaitons-nous donc qu’après un démarrage en « chapeaux de roues » nous puissions poursuivre notre périple, soit sur l’autoroute, soit par les chemins de traverse, pour arriver à bon port, ou tout simplement pour profiter du voyage.

Et ce, sans perdre nos enjoliveurs.

Très bonne année à tous.

Florence Berthelot

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