Sobres

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Sobres

Il suffit de lire la presse quotidienne régionale (PQR) pour réaliser que régulièrement on rapporte des cas de personnes âgées bloquées dans leur appartement depuis des semaines, voire des mois, en raison de pannes d’ascenseur pour lesquelles personne n’intervient jamais. Le dernier fait en date est celui de cette dame de 94 ans, dans le Sud de la France, qui ne peut plus quitter son appartement depuis le mois de juillet.

Rapprochons cette information des plans de sobriété que chaque entreprise, publique ou privée, essaie d’élaborer. Ainsi l’OPAC (Office Public d’Aménagements et de Constructions) du Rhône a imaginé d’utiliser une ampoule sur deux dans les parties communes, de réduire la minuterie de trois minutes à une minute et d’éteindre les parkings plus tôt. Mais la mesure qui a beaucoup fait débat est celle « d’inciter » (pour l’instant) les locataires à prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur. Dans un immeuble de six étages c’est déjà compliqué alors imaginons le sort des locataires qui habitent des tours de plus de 10 étages…

Manifestement, chacun essaie de trouver les économies et de chasser le « gaspi » comme on disait dans les années soixante-dix suite aux chocs pétroliers de l’époque. Cependant les propositions sont quand même assez déroutantes. On a beau nous dire que c’est la « fin de l’abondance », on met un peu tout dans le même panier : éviter de surconsommer oui. Mais priver des personnes d’ascenseur des personnes qui ne peuvent faire autrement, pour des raisons d’âge ou de santé, c’est autre chose…

On dit qu’il n’y a pas de petits gestes. Chaque effort cumulé pourrait faire la différence. Cependant on se doute qu’il ne suffira pas de mettre un pull (même à col roulé). Les bouleversements de nos modes de vie seront sans doute bien plus conséquents qu’on ne le croit. Surtout si la production des entreprises ralentit ou s’arrête, et c’est tout un effet domino qui s’ensuivra.

Dans le transport routier, on réfléchit aussi. Tout en rappelant que depuis bien longtemps, pour des raisons évidentes, toutes les économies qui pouvaient être faites ont été engagées. La marge est étroite.

La dernière initiative dont les médias se font l’écho est celle d’une « météo de l’électricité » sur les chaines de télévisions du service public.  En gros, tous les jours, on nous présentera des petits pictogrammes. Vert : ça tient ; Orange : attention ; Rouge : alerte !

Nul doute que chacun, voyant sa facture d’énergie, aura à cœur de réduire son montant, et cela, sans attendre de voir la couleur des indicateurs.

Et d’ailleurs, que faire si on passe au rouge ?

Je ne sais pas vous, mais moi, mon premier réflexe sera justement… d’éteindre la télévision.

Florence Berthelot

 

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