Big bazar

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Big bazar

« Attention, Mesdames et Messieurs, dans un instant, ça va commencer… » chantait Michel Fugain avec son groupe le Big Bazar.

Le moins que l’on puisse dire c’est que la vie politique réserve toujours des tas de surprises. Pour preuve, le résultat des élections législatives 2022.

Une Assemblée morcelée comme si le scrutin avait été à la proportionnelle, une abstention record, des groupes politiques qui s’écharpent pour savoir qui est le premier parti d’opposition, un parti de droite en chute libre mais qui sera le faiseur de rois, c’est complétement inédit dans la Vème République.

Les plus anciens ont connu les « cohabitations » mais dans ce cas de figure, c’était un parti d’opposition au Président de la République qui emportait la majorité absolue.

Les commentateurs commentent et vont commenter encore longtemps. Notons que la Ministre en charge de l’Ecologie (et donc des Transports), faute d’être élue, ne devrait pas rester au Gouvernement, sauf que la démission de ce dernier ayant été refusé, c’est statu quoi jusqu’à nouvel ordre.

La photographie de la répartition des sièges est révélatrice des clivages qui traversent notre société, des oppositions acharnées et parfois irréconciliables y compris dans les mêmes familles, de l’épuisement de l’enchaînement des crises de toutes sortes. Sauf que le pire en matière économique et sociale est peut-être encore devant nous.

Une Fédération professionnelle ne fait pas de politique dite « politicienne ». Elle travaille dans l’intérêt de ses adhérents, le tout dans un intérêt public. Les dossiers d’actualité sont nombreux, et les dossiers de plus long terme le sont tout autant.

Depuis trois mois, avec deux campagnes électorales, les « périodes de réserve » durant lesquelles les élus ne peuvent pas s’exprimer publiquement, et même si les administrations ont continué à travailler, certains sujets doivent être urgemment traités de manière globale mais également par secteur professionnel.
Il est urgent que le nouveau Gouvernement soit nommé et que le Parlement se mette à travailler.

Et les représentants des professions vont prendre leur bâton de pèlerin et rencontrer les nouveaux interlocuteurs.
Mais à considérer comment dès le soir des résultats, les invectives ont fusé de toutes parts, on se dit que les débats parlementaires vont être houleux. On voudrait être sûr qu’ils seront gouvernés par un vrai travail de fond, et non des approches idéologiques opposées.

On voudrait en être sûr… mais on ne l’est pas.

On aimerait néanmoins faire une suggestion aux nouveaux députés. Au lieu de faire toujours plus de lois, souvent incompréhensibles, mal écrites et qui renvoient à des décrets tout aussi peu lisibles, on pourrait leur demander de faire un peu le ménage.

Il y a 50 ans, le Doyen Carbonnier, éminent Professeur de droit, déplorait déjà « l’inflation des lois ». Maintenant qu’on a l’inflation tout court, autant s’atteler à débroussailler tous ces textes, codifiés ou non, au lieu d’en rajouter sans arrêt. Moins de lois, mais plus efficaces. Tout le monde y gagnerait.

N’ajoutons pas du « bazar au bazar ».

Vœu pieux ?

Florence Berthelot

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