Mettre de l’huile... ou pas

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Clairement en ce moment, on ne peut pas dire que « L’amour est dans le pré ».  Les tracteurs sont sur les routes pour exprimer des ressentiments.

Cela fait des semaines que cela dure dans un relatif silence médiatique. On avait bien parlé des panneaux indicateurs mis à l’envers pour symboliser qu’on marche sur la tête. Mais curieusement, il y avait toujours un autre sujet d’actualité qui prenait le pas.

Or, indiscutablement le mouvement s’étend. Il fait tache d’huile.

Les transporteurs ont déjà subi les jours précédents les fameux épisodes neigeux, cauchemars pour la circulation, entre les arrêtés d’interdiction (publiés très tardivement), les communications des Préfectures sur les réseaux sociaux, et les retards qui s’accumulent.

A l’heure où ces lignes sont écrites, on constate deux phénomènes : les camions bloqués aux barrages créés par les agriculteurs, ou les camions purement et simplement interdits de circuler car des routes, sorties d’autoroutes et autres voies ont été purement et simplement fermées.

Les revendications du monde agricole vont du mécontentement sur l’augmentation de la fiscalité du GNR (Gazole non routier) à l’expression d’une exaspération sur une pluie de nouvelles normes souvent d’inspiration européenne, où les agriculteurs se sentent stigmatisés sur l’autel du changement climatique et des émissions de CO2.

De fait, on peut bien les comprendre car finalement aucun secteur n’échappe vraiment à ces politiques dites de « transition » qui vont sans doute trop vite et ce, sans aucun autre accompagnement qu’une dose massive de « moraline ».

Car peu le savent mais ce mouvement n’est pas cantonné à la France. Un peu partout en Europe (Pays-Bas, Allemagne) les agriculteurs et éleveurs se manifestent.

Et malheureusement, il y a des drames.

Il est urgent qu’une réponse soit apportée. En gros, que les Pouvoirs Publics « mettent un peu d’huile ». Mais sans que cela ne fasse tache.

Car les taches d’huile sont très difficiles à faire partir. D’expérience, les astuces d’antan ne s’avèrent pas très efficaces.

La seule solution c’est de mettre de l’huile sans en mettre trop et surtout pas sur le feu.

Car non seulement le terrain devient glissant mais en plus la température monte. Et ce ne sera pas à cause du réchauffement climatique. Ou très indirectement.

Florence Berthelot

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