Contagion

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Contagion

« Dis Maman, Cindy , la petite chinoise qui est dans ma classe, est-ce qu’elle a la maladie corona… ? ». Une phrase d’enfant comme ça ; et ce que cela insinue insidieusement. Les médias en alerte : nos voisins transalpins n’exportent plus seulement des pâtes, de la mozzarella et des Ferrari. Une médecine du travail qui annonce à une entreprise de transport que les flux de et vers l’Italie sont fermés ; l’Administration centrale qui dément. On ne peut plus tousser dans le métro sans que tout le monde recule d’un pas. Pour Carnaval, on porte des masques... de protection. Tout se fige imperceptiblement. Il semblerait que chacun ait en tête ces films hollywoodiens où le « Centre de contrôles des maladies » lutte contre un fléau millénariste.

Faut-il fermer les frontières ? (Les mêmes qui ont résisté au nuage de Tchernobyl ?). Faut-il interdire les matchs de foot, les élections municipales, les salons, le tourisme ? Franchement après les grèves et les blocages de ports, on n’avait pas besoin de ça. On dirait que tout le monde devient fou. Les « collapsologues » se régalent : « On vous avais bien dit qu’on allait tous mourir ! » (Mais tais-toi un peu…).

Si on prend un peu de recul, on constate que la fièvre qui circule n’a que peu à voir avec une quelconque maladie physique. Que le vrai virus qui se répand c’est la peur, dans une contagion médiatique irrationnelle...  La peur n’évite pas le danger. La peur doit simplement nous orienter vers de justes mesures de précautions. Mais en l’occurrence, cette espèce de panique s’accompagne de beaucoup de bêtises, de préjugés et de postures. Sur ce point, certains cas sont carrément désespérés (et désespérants). En attendant de trouver vaccins et traitements contre le coronavirus, il semble urgent de nous guérir de nos angoisses. On n’en sera que plus efficaces. Atchoum…

Florence Berthelot

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