Mix énergétique : la FNTR appelle l’État à faire preuve de responsabilité, de rigueur scientifique, et surtout d’écoute des professionnels
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Tonnerre à la publication de l’étude de la DGE cet été. La Fédération Nationale des Transports Routiers a tenu à réagir de manière ferme et déterminée après la sortie de ce document. -ci fait la promotion exclusive de la technologie électrique à batterie comme seule alternative « pertinente » à court et moyen terme et relève d’un parti pris manifeste, en contradiction avec les réalités industrielles, économiques et opérationnelles vécues par les entreprises du transport routier de marchandises. Florence Dupasquier, la présidente de la FNTR, réaffirme avec force que « la réussite de la transition énergétique du transport routier de marchandises suppose un véritable mix énergétique, adapté aux réalités du terrain et reposant sur une pluralité de solutions. L’électrique à batterie constitue l’une de ces solutions mais ne saurait incarner à elle seule l’avenir de la filière ». La FNTR conteste ainsi donc vigoureusement :
- la disqualification des carburants liquides bas carbone : le HVO et notamment le B100, dont les qualités environnementales ont pourtant été reconnues au plus haut niveau de l’État par l’attribution de la vignette Crit’Air 1, et qui contribuent activement à la réduction des polluants atmosphériques.
- la minimisation du rôle stratégique du BioGNV, énergie en pleine croissance, fondée sur des ressources locales et qui constitue un levier clé pour renforcer la souveraineté énergétique française.
- la méconnaissance de la diversité des usages, des contraintes de terrain et des efforts déjà consentis par les transporteurs pour investir dans des solutions alternatives aujourd’hui opérationnelles.
Filières mécontentes
La Fédération a également rejoint d’autres acteurs des filières du transport routier, des biocarburants liquides et du BioGNV (Esterifrance, France Mobilité Biogaz, l’UFIP-EM, l’AUTF et l’OTRE) dans un courrier commun à l’adresse du Gouvernement. Les signataires appellent à un réexamen concerté de cette approche, visant une stratégie fondée sur la complémentarité énergétique pour réussir la transition du secteur.
Cette étude, rendue publique à la veille des annonces d’orientations budgétaires du Gouvernement, s’inscrit de manière préoccupante dans une logique politique visant à orienter les choix fiscaux à venir. Une telle stratégie, fondée sur la dévalorisation de certaines technologies pourtant prometteuses et d’ores et déjà utilisées par les transporteurs pour décarboner leurs activités, expose le secteur à une perte de confiance et à une fragilisation de la dynamique d’investissement.
La FNTR appelle l’État à faire preuve de responsabilité, de rigueur scientifique et surtout d’écoute à l’égard des professionnels du secteur, des énergéticiens et des industriels qui œuvrent quotidiennement à bâtir un transport plus durable. Il est urgent de redonner du crédit aux solutions existantes et d’instaurer un dialogue ouvert, transparent et contradictoire.
Par ailleurs, une étude pilotée par l’ADEME, attendue pour fin 2025, vise à établir une priorisation de l’usage des biocarburants dans le secteur des transports. Ce travail souligne que si une hiérarchisation est envisagée, c’est bien parce que ces carburants présentent un intérêt environnemental avéré, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de leur cycle de vie.