Le plan

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Le plan

Le nouveau Premier Ministre évoque l’idée de faire renaître de ses cendres ce qu’on appelait le « Commissariat au Plan ». Dans le transport, on garde un souvenir assez intense de ce qui était devenu le « Centre d’analyse stratégique » et qui avait, en 2007-2008, élaboré un volumineux rapport dit « rapport Abraham » « Pour une régulation durable du transport routier de marchandises ». Nombre de ses propositions sont toujours d’actualité : favoriser la compétitivité et réduire des écarts de coûts, contribuer à une amélioration des livraisons en ville, réguler la concurrence, adapter le droit social français au droit européen etc. etc. Nous, on aimait particulièrement le chapitre intitulé « un secteur fondamental au bon fonctionnement de l’économie qui doit faire face à des défis majeurs ». Le rapport est toujours consultable en ligne. Ce serait une excellente idée de l’actualiser. Car pas de doute, il faut un plan. Le secteur est toujours fondamental et il doit toujours faire face à des défis majeurs.

Cependant, on constate que le Ministre Délégué ne dit mot sur ce secteur depuis des semaines. Que le Président de la République en invitant 1 400 personnes aux cérémonies du 14 juillet pour remercier ceux qui avaient maintenu la continuité du pays pendant le confinement n’a pas cru bon d’inviter des représentants du transport routier. Que dans son allocution, il n’a évoqué que le développement du fret ferroviaire (comme l’ont fait à peu près tous les Présidents de la République depuis plus de 30 ans). Que le Premier Ministre, lors de son discours de politique générale, a annoncé le débat sur la loi transposant les 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, soit aucune mesure favorable au secteur (sinon une vague aide à la transition énergétique). Que le Parlement a rejeté pour la troisième fois l’amendement prévoyant le report de l’augmentation de deux centimes de la fiscalité professionnelle sur le carburant. Oui, il y a sans doute un plan. Mais manifestement pas un plan « en faveur ».  On ne dira pas forcément un plan « contre ».  Pour autant, alors qu’on nous parle de « deuxième vague », qu’on va imposer des masques dans tous les lieux clos dès la semaine prochaine, qu’on ne sait pas de quoi l’automne sera fait au plan sanitaire, il serait juste de bonne politique de ne pas seulement se souvenir de nous dans les périodes de crise. Au passage, en cas de crise, il faut aussi un plan de continuité des transports. Comme disent les jeunes : « on dit ça, on dit rien » …

Florence Berthelot

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