Le bazar

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A l’heure où ces lignes sont écrites, un nouveau Premier Ministre a été désigné et on attend la constitution d’un nouveau Gouvernement. Peut-être juste le temps d’aller vers le projet budget et de sauter sur un vote de défiance.

En parallèle, le 10 septembre a été une journée où s’est exprimée la colère de collectifs citoyens mais nul ne sait si cela tiendra dans la durée. A moins qu’une jonction se fasse avec le 18 septembre, journée où les organisations syndicales entendent manifester (ne nous demandez pas contre quoi, toutes les revendications possibles sont sur la table).

Inutile de vous dire que vu de l’étranger, la France, c’est le bazar, le souk, le grand n’importe quoi. Pour d‘autres c’est la grande braderie (cf l’édito de la semaine dernière). Mais ce ne sont pas les Français, entreprises ou particuliers qui feront de bonnes affaires.

Bien au contraire. Dans un contexte économique plus que morose, les entreprises s’exaspèrent. L’illisibilité politique, le manque de visibilité sur l’avenir plombent les stratégies et obèrent les investissements.

Chaque année, la loi de finances et la loi de financement de la sécurité sociale sont scrutées par les acteurs économiques pour voir quelles nouvelles ponctions et quels nouveaux rabots devront être pris en compte dans les stratégies d’entreprise.

C’est peut-être bien là le problème. Attendre ces lois pour voir si on va gagner de l’argent l’année d’après. Un contexte législatif favorable aux affaires serait pour une fois de…ne rien faire du tout.

Pas de nouveau texte, pas de nouvelles normes, obligations ou taxes. Juste un adage : fichez-nous la paix. Laissez-nous travailler.

La politique devrait être la noble activité promue par la République d’Athènes : la vie de la cité.

Le droit devrait redevenir ce que Napoléon et ses législateurs voulaient : le fondement d’un contrat social clair et juste.

La gestion de finances publiques devrait se faire comme on dit chez les juristes « en bon père de famille ». D’expérience, on ferait mieux de les traiter « en bonne mère de famille » (ce serait plus sûr).

Mais voilà que depuis des décennies, les politiques qui n’y connaissent rien ni au droit, ni aux finances publiques sont aux manettes et nous mènent dans le mur.

On voit plutôt tel ou tel essayer de se placer pour tel portefeuille ou telle fonction.

A ce stade, on dirait un vide-grenier où l’on achète des vieilleries en marchandant sur le prix. Histoire de dire qu’on ne mendie pas.

C’est un spectacle désolant que nos concitoyens ne supportent plus.

Un nouveau « bazar de la Charité ».

De mémoire, ça s’est très mal fini.

Florence Berthelot

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