La grêêêêêve !

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La grêêêêêve !

« Il y a des 31 aujourd’hui ? » « Non, mais j’ai vu passer un 66… » « Et la 13 elle est toujours fermée ? » « Elle fonctionne entre 16h30 et 18h30… ». Les conversations parisiennes prennent un tour assez surréaliste. On parle avec des numéros. Il faut bien avouer que l’Ile de France vit au rythme (ou plutôt à l’absence de rythme) des transports publics. On se promène tous avec deux paires de chaussures (baskets pour marcher et chaussures de ville pour le bureau). On ne peut pas monter dans les bus qui sont bondés. On évite de prendre la voiture (ne jamais mais vraiment jamais essayer de passer par la porte de Clichy !). C’est la grêêêêve ! Hors de la région, c’est sûr qu’on ne s’en rend pas compte. Ce qui explique forcément qu’il y a encore une majorité de français qui soutiennent la grève. Mais combien parmi les sondés ne sont pas touchés ? Interrogez les franciliens. Ils sont fatigués. Les commerçants, les restaurateurs voient leurs chiffres d’affaire s’effondrer. De fait, c’est la goute d’eau. Car la réalité c’est que cela fait plus d’un an qu’on ne se déplace plus comme on veut dans Paris le samedi (manifs gilets jaunes donc fermeture de lignes de métro et de bus….), et maintenant c’est tous les jours. Juste pour se rendre compte que la mobilité est inhérente à la vie. Un parfait contre-exemple pour ceux qui pensent qu’avec moins de mobilité on résoudrait tous les problèmes. C’est comme ceux qui veulent moins de camions, et qui pestent de voir les supermarchés vides dès qu’il tombe trois flocons de neige. Pour l’instant, on a de la chance. On n’a pas encore eu le fameux « épisode neigeux » qui finirait de tout bloquer. Mais on n’est qu’au début de l’hiver. Et la RATP porte finalement bien son nom. « Rentre avec tes pieds ». Une idée de ce que signifie « SNCF » ? Propositions bienvenues !

Florence Berthelot

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