Hein ?
-
Vu que l’on enchaîne les réunions d’atelier dans « Ambition France Transport », on reçoit parfois des messages étonnants et notamment « Les différentes fiches reçues seront concaténées pour un partage avant l’atelier de l’après-midi ».
« Concaténées ». Kesako ?
Jamais entendu ce mot et pourtant messieurs-dames, je suis plutôt littéraire. On déduit à peu près le sens au regard de la phrase mais nous n’allons pas mourir idiots. Direction le Larousse.
« Concaténer : opérer la concaténation ». Nous voilà bien.
« Concaténation : 1.Enchaînement des idées entre elles, des faits entre eux suivant la causalité.2. Dans certains langages de programmation, enchaînement de deux listes ou de deux chaînes de caractères mises bout à bout. »
Ah oui mais non. Cela devient beaucoup trop savant pour nous. On aurait pu dire « compilées », ou « collationnées », ou « recensées ». Mais là cela devient un peu amphigourique. On imagine que l’auteur de cette phrase voulait paraitre coruscant, mais cela pourrait paraitre un peu cuistre ou à tout le moins croquignolesque.
Certes, on ne va pas se manchonner pour ça mais « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». Le sujet du report modal et de la décarbonation sont déjà sujets à objurgations, ne soyons pas pusillanimes. Si l’idée est de parvenir à des scenarii divers, l’acatalepsie est la règle. Les travaux sont encore enchoactifs.
Alors oui, c’est sûr qu’on préférait respirer le petrichor et écouter le psithurisme que de plancher jusqu’à des heures vespérales. Mais que ne ferait on pour défendre la cause ? On n’est pas là pour s’esbaudir. Il faut opposer des arguments irréfragables sans néanmoins patafioler les opposants au transport routier, même si certains sont quérulents. Ce sont souvent des smaragdins.
En tout cas, nous n’y sommes pas pour nous y faire embabouiner sur les taxes, redevances et autres contributions. Il y en a qui sont forts en cavillations et apophtegmes.
Et maintenant sans ambages, cessons d’atermoyer. Foin de babélisme !
Fermons le dictionnaire.
Faut pas croire : les transporteurs ont des lettres (et ils ont les chiffres aussi…)
Florence Berthelot