Reprise du trafic transmanche avec le Royaume-Uni et nécessité de ramener tous les conducteurs en France : les organisations professionnelles du secteur saluent les premières avancées mais alertent sur les difficultés de mise en œuvre sur le terrain

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Depuis dimanche soir, les organisations professionnelles du secteur Transport & Logistique n’ont eu de cesse d’alerter les pouvoirs publics sur l’impérieuse nécessité de rouvrir les frontières avec une procédure spécifique pour les conducteurs routiers coincés outre-Manche. Une demande entendue puisque le Ministère annonçait dans la nuit un dispositif dédié avec des tests antigéniques organisés côté Royaume-Uni et une reprise du trafic dès 7 heures du matin.

Mais sur le terrain, la situation reste compliquée. A cette heure, des milliers de conducteurs sont toujours bloqués, sans informations, sans tests, sans vivres. Une situation humainement difficile pour les conducteurs à court terme, un enjeu majeur à moyen terme pour la pérennité des flux transmanche notamment à 8 jours du BREXIT.

La traversée de la Grande-Bretagne vers la France devait être à nouveau possible pour les conducteurs routiers à partir de 7h, heure anglaise, ce mercredi 23 décembre 2020. C’est l’annonce faite dans la nuit par les autorités françaises et britanniques. Une traversée soumise à la condition de présentation d’un test Covid antigénique négatif de moins de 72 heures. Les organisations professionnelles du secteur en avait fait la demande dès dimanche et se félicitent de ce premier pas positif dans la mise en place d’un dispositif spécifique pour les conducteurs routiers.

Néanmoins, elles entendent alerter les pouvoirs publics sur la situation encore dramatique dans laquelle se trouve près d’un millier de conducteurs français Outre-Manche. Bloqués au bord de la route ou rassemblés sur des parkings, ces derniers vivent dans des conditions extrêmement dégradées depuis plus de 48h, sans eau, sans nourriture, sans commodités les plus basiques et surtout sans informations de la part des autorités britanniques.

La grogne et l’inquiétude montent, la situation se tend. Au regard du temps qu’il faudra pour désengorger les flux, il apparait assez évident à ce stade que beaucoup d’entre eux ne seront pas rentrés pour Noël.

Au-delà de cette situation inacceptable, c’est aussi la fluidité des flux de marchandises qui est en jeu. Aussi, au regard de la situation la plupart des entreprises françaises refusent d’envoyer leurs camions au Royaume-Uni. C’est la question de l’approvisionnement qui va se poser côté anglais

Et de nombreuses questions demeurent sans réponse : jusqu’à quand cette procédure sera-t-elle mise en place ? quid d’un test dans le sens France-Royaume-Uni ?

A plus long terme et dans la perspective d’un BREXIT et si d’autres pays européens adoptent des mesures spécifiques, cette situation soulève la question de la libre circulation des marchandises entre le Royaume-Uni et la France, et plus largement en Europe.

Les organisations professionnelles du secteur demandent aux pouvoirs publics de tout mettre en œuvre afin d’éviter l’aggravation d’une situation qui pourrait avoir des répercussions désastreuses dans les prochains jours.

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